Menu Fermer

22/05/12 – La BNS sous pression

La partie engagée par la BNS pour soutenir la monnaie nationale est en train de se durcir. Et cela  risque de couter très cher ! Rappelons qu’en fixant un niveau  plancher au cours euro/chf, la Banque Nationale Suisse a voulu protéger l’économie du pays et s’est engagée à vendre des francs suisses pour acheter des euros au cours minimum de 1,20. Sous l’effet de surprise et en laissant vivre des rumeurs de remontée du cours plancher, cette politique avait été plutôt bien gérée pendant les 4 derniers mois de 2011 avec un cours euro/chf qui flirtait avec les 1,25. Mais les fortes inquiétudes qui pèsent sur la zone euro ont rapidement ramené les investisseurs à délaisser la monnaie unique au profit du franc suisse, obligeant la BNS à intervenir massivement.  L’impasse dans laquelle se trouve la Grèce, l’agonie de l’Espagne et les élections en France ont renforcé les inquiétudes ces dernières semaines. Dans ces conditions, la crainte de passer sous la barre des 1,20 se fait de plus en plus pressante, ce qui pourrait nous amener rapidement vers un cours à 1,15 voire 1,10.

Dans ce contexte, la nouvelle amélioration de l’indice du climat de la consommation des ménages en Suisse publié ce matin par le SECO (Secrétariat à l’économie), ne fait que renforcer l’orientation des investisseurs. L’embellie s’explique essentiellement par des perspectives plus optimistes des ménages quant à l’évolution du chômage et à l’évolution de l’économie dans les 12 prochains mois.

En Europe, le sommet du 23 Mai devrait s’inscrire sous le signe de la croissance et du compromis. L’axe franco-allemande qui avait conduit les précédentes discussions n’est plus qu’un souvenir. Le président français ayant trouvé du soutien auprès des membres du G8 ce week-end, la pauvre Angela se retrouve quelque peu isolée. Mauvais week-end pour la chancelière qui a pu aussi assister à la défaite du Bayern Munich  sur ses  terres ! Décidément quand rien ne va……. Bon nombre de dirigeants européens du sud essentiellement (tiens, tiens), se rapprochent de la position de François le  Français dans sa quête de la croissance. Sauf que si tout le monde est d’accord sur le sujet, personne n’apporte réellement des solutions et qu’en Europe le seul pays qui dispose encore de moyens reste l’Allemagne ! Il faudra donc trouver un compromis entre croissance et rigueur, à défaut de reconstituer l’axe franco-allemand. C’est indispensable pour ramener un peu de calme sur les marchés faute de quoi nous risquons de rentrer dans une forte zone de turbulence.

Pour les prochains jours, et si la BNS tient le coup, le cours euro/chf devrait rester coller sur la limite à 1,20.  Mais attention, nous pourrions passer sous le cours plancher dans les prochains jours….

Allez tout de bon, comme on dit chez nous !

2 Comments

  1. seb

    Ok, mais,,, pour les frontaliers, que risque-t-il de se passer concrètement si le cours passe endessous de 1.20.. si ce n’est plus d’euros en poche ?

    Le marché de l’emploi suisse sera-t-il tellement bouleversé ? Il semblerait que la plupart des sociétés ayant indiqué avoir réduit leurs bénéfices en raison de ce taux de change, indiquait en parrallèle toujours faire des bénéfices plutôt conséquents.
    Les petites sociétés sont plus concernées, probablement, car moins solides, moins d’argent en poche généralement.

    Quoi qu’il en soit, on a du mal à comprendre ce que ca risque d’engendrer.

  2. montaux

    Le franc suisse fort, renforce le pouvoir d’achat des frontaliers dans la zone €uro, mais pénalise la compétitivité des entreprises. Les grosses entreprises, mieux structurées et plus fortement capitalisées, supporteront mieux le choc, tout comme celles disposant d’un fort savoir faire, je pense notamment à l’horlogerie, trading. Mais le poids de la monnaie pèse dans la rentabilité des entreprises, créant un réel danger sur l’emploi. 1/4 des emplois en Suisse le sont dans des PME de moins de 10 salariés qui sont effectivement beaucoup plus fragiles. L’économie Suisse s’en tire plutôt bien grâce à une forte demande intérieure et portée par certains secteurs de pointe. Vous avez probablement pu lire dernièrement que l’horlogerie qui fonctionne à plein régime commence à percevoir des signes de ralentissement en Asie et surtout des stocks gonflés de à tous les niveaux de la chaine de distribution.
    Mais il convient tout de même de ne pas trop noircir le tableau. Nous vivons une crise, ce n’est ni la première ni la dernière. Avec cette crise, nous pourrions connaitre temporairement une période plus compliquée au niveau de l’emploi, phénomène renforcé par la notion de “préférence nationale”. Une hausse du chômage à Genève impactera directement le marché de l’immobilier en zone frontalière ou les prix atteignent des sommets depuis 1 an. Nous pourrions assister à une correction des prix dans les prochains mois.
    La Suisse est pénalisée par la force de sa monnaie mais elle s’en sortira grâce à ses fondamentaux : stabilité politique et fiscale, des entreprises à fort niveau de valeur ajoutée.
    Dans ce contexte, nous recommandons de la prudence dans la gestion de son patrimoine. Profiter de la hausse du franc pour augmenter son épargne et dans le cas de l’achat d’un logement, ne pas se mettre au maximum.

Les commentaires sont fermés.